Des
moulins à vent... aux éoliennes modernes

Il y a bien longtemps que les hommes ont imaginé des moyens pour exploiter
les vents. On a trouvé, chez
les Perses, des roues à aubes que le vent faisait tourner. Mais c'est
vers le XIIe siècle qu'apparaissent en Europe, jusqu'en Grèce, les premiers
moulins à vent, étranges machines tournantes qui servaient surtout à remplacer
les animaux pour les travaux harassants :
pomper l'eau ou moudre le grain.
Le
moulin à vent fut même un instrument de libération pour certains paysans,
car les seigneurs taxaient l'utilisation des rivières qui coulaient
sur leurs terres. Vint alors l'idée d'utiliser le vent et d'échapper
ainsi au joug et aux impôts des princes !
 Les
premiers moulins furent constitués d'une solide tour ronde et les ailes
ressemblaient à des échelles sur lesquelles on accrochait des toiles.
Le meunier mettait beaucoup de voile par petit vent, et ne gardait que
très peu de tissu dans les ailes lorsque le vent était fort. Ingénieux
déjà !
Puis
on a amélioré les mécanismes, par exemple en permettant au chapeau du
moulin de tourner pour orienter les pales vers le vent.
Le moulin-pivot apparaît ensuite comme un
défi technique considérable : tout le bâtiment est suspendu sur
un axe central et peut s'orienter vers la direction du vent.
Vers 1845,
les meuniers en ont eu assez de monter dans les ailes pour installer
et enlever les toiles en fonction des vents. C'est Berton, un inventeur
français, qui mit au point une aile constituée de planches mobiles rétractables.
Nos
hélices modernes à pas variable ne constituent finalement qu'une modeste
amélioration à ces ingénieux mécanismes.
Il existe encore
beaucoup de moulins à vent en France et en Grèce (Île de Mykonos). Mais
le Danemark et la Hollande sont, en Europe, les seuls pays qui ont véritablement
fait survivre la culture de la technologie éolienne et ce n'est pas
un hasard s'ils sont aujourd'hui les leaders dans le domaine de l'industrie
éolienne. Il faut dire que le pompage de l'eau hors des polders, en
Hollande, était une question de survie et, jusqu'à récemment, ce sont
les moulins à vent qui se sont acquittés de cette tâche.
Ce
sont sans doute les films du Far-West qui ont fait découvrir au grand
public l'éolienne moderne, tournant et grinçant dans la ferme américaine
traditionnelle. Il y en eut des milliers installées aux États-Unis,
surtout pour le pompage de l'eau. On voit apparaître l'aileron qui sert
à orienter la tête de l'éolienne par rapport à l'axe du vent, mais aussi
qui permet de la freiner lorsque les vents sont trop forts et menacent
d'abîmer la machine.
Le développement
technique des éoliennes modernes emprunte beaucoup à l'aviation. Les
tours en treillis tendent à disparaître.
 Après
avoir réalisé des prouesses techniques avec les éoliennes
à axe vertical, les inventeurs continuent d'explorer des machines
à vent, parfois étonnantes, comme les turbines à concentrateur
de flux. Mais c'est bien l'éolienne à axe horizontal qui, comme un petit
avion suspendu dans le ciel, constitue la quasi-totalité des éoliennes
installées aujourd'hui.
Les hélices modernes
sont profilées comme celles des avions. Le système du pas variable automatique
permet d'ajuster la rotation du rotor à la vitesse des vents.
 Des moulins massifs et trapus,
nous voilà arrivés à une structure légère, aérienne et élégante. Si
les éoliennes modernes apparaissent si frêles, malgré leur puissance
de plus en plus considérable, c'est qu'il s'agit en fait d'une hélice
branchée sur un alternateur, et que ce système de production électrique
occupe peu d'espace.
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