 
La puissance extraite du vent varie
avec le cube de sa vitesse
- La vitesse des vents est variable, mais
les exigences du réseau électrique imposent une stabilité
du courant produit : voilà qui pose de grands défis
aux concepteurs d'éoliennes.
- De fréquentes turbulences des
vents créent des variations brutales et importantes des forces
exercées sur les pales.
- La difficulté à prévoir
des coups de vent oblige les fabricants à surdimensionner les
structures.
- La foudre, la salinité et l'humidité
de l'air, les vents de sable, le verglas, les grands froids ou les
grosses chaleurs constituent des menaces supplémentaires à
la fiabilité des éoliennes.
- Le branchement au réseau est
toujours une opération délicate car les grands distributeurs
nationaux exigent qu'on ne perturbe pas la qualité de leur
réseau. La régulation (synchronisme, puissance) et la
protection du réseau nécessitent des équipements
coûteux.
- On pourrait penser que l'éolien
est tout à fait indiqué pour les régions isolées,
alimentées seulement avec des centrales diesel. Malheureusement,
la technologie pour réguler le couplage éolien-diesel
est chère et insuffisamment fiable.
Une grande éolienne, de type 750
kW démarre avec des vitesses de vent de l'ordre de 3 à
4 m/s et doit être arrêtée, par sécurité,
lorsque le vent atteint 25 m/s (95 km/h).
Parce qu'elle est aléatoire, l'énergie
éolienne est toujours complémentaire. Son stockage est
à peu près impossible, sauf pour les toutes petites puissances.
La nouvelle technologie
des piles à combustibles ouvre de nouvelles perspectives.
Le mieux que l'on puisse faire est d'utiliser l'électricité
produite quand elle arrive. Mais dans certains pays, il y a heureusement
correspondance entre la saison des vents et celle où la consommation
est plus forte.
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Le
moyeu
Il supporte les pales. Lorsqu'elles sont
à pas variable, il comporte un mécanisme complexe pour
faire varier l'angle d'attaque simultanément. En réalité,
les fabricants peuvent également devoir ajuster l'angle des pales
fixes, aussi on prévoit toujours une façon de corriger
l'installation des pales.
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Le
rotor et ses pales
Composante
cruciale de l'éolienne. Il existe très peu de fabricants
dans le monde capables de construire ces pales qui sont maintenant en
fibre de verre et en fibre de carbone. Elles sont tellement longues
(30 à 40 mètres) qu'il faut des convois exceptionnels
pour transporter ces ailes géantes. Le nombre de pales est plutôt
fonction de l'apparence visuelle : on préfère les tripales.
Mais une éolienne monopale est tout à fait performante.
Les
rotors multipales procurent un couple élevé au démarrage
mais sont peu efficaces par vent forts.
Le
pas variable est le système le plus efficace car il permet une
régulation constante et presque parfaite de la rotation du générateur
en bout de ligne. Mais c'est un dispositif complexe, qui exige davantage
d'entretien.
On
préfère donc souvent ne pas avoir à modifier l'angle
des pales, quitte à perdre un peu en efficacité, au démarrage
et dans les grandes vitesses de vent. La conception de ces pales est
très particulière car elles doivent « décrocher »
quand le vent atteint une certaine vitesse. C'est l'« effet
Stall ». Grâce à sa forme, la pale ne peut plus
accélérer même si le vent augmente.
Contrairement
à une première impression souvent répandue, une
pale s'use dans le vent à cause du frottement avec les particules
de poussière, de sable ou de glace. Il est rare que la durée
de vie d'un jeu de pales dépasse une quinzaine d'années
pour une éolienne régulièrement en fonction. Mais
ceci varie évidemment avec la hauteur de l'éolienne et
son environnement.
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L'arbre
Pièce imposante car elle subit des
efforts élevés. Entre le rotor et la boîte de vitesse,
c'est l'arbre lent. L'arbre rapide rejoint le multiplicateur à
la génératrice. Pour les éoliennes sans engrenage,
il n'y a qu'un arbre unique.
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Le
châssis et la coquille de la nacelle
Véritable salle des machines perchée
en hauteur. Elle renferme tous les instruments qui permettent à
l'éolienne de fonctionner automatiquement. Sur les grandes éoliennes,
la nacelle est trop lourde pour être orientée dans le vent
par une dérive. C'est donc l'automate qui ordonne à un
servomoteur de modifier la direction de la nacelle en fonction de l'indication
du vent reçue de l'anémomètre situé sur
le toit de l'éolienne.

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La
boîte de vitesse ou multiplicateur
Un
mal nécessaire car beaucoup voudraient l'éliminer. C'est
qu'il s'agit d'une composante lourde et coûteuse. Elle permet
toutefois d'avoir un rotor tournant lentement (30 à 40 tours/min)
et de se coupler à un générateur de série,
donc peu cher, qui tourne lui 40 à 50 fois plus vite ! Dans les
pays froids on doit réchauffer ces grosses boîtes d'engrenages.
Dans les grandes éoliennes, deux
fabricants seulement , l'allemand Enercon et le français Jeumont
Industrie, réalisent des turbines « à attaque
directe », c'est-à-dire que le rotor entraîne
directement une génératrice spéciale. La taille
de cet alternateur est énorme.
La plupart des petites
éoliennes de moins de 15 kW n'ont pas de boîte de vitesse.
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Freinage
et sécurité
C'est un élément essentiel
de la survie d'une éolienne. La plupart des accidents sont venus
d'un sous-freinage de ces machines. On cherche donc à installer
sur une éolienne au moins deux systèmes de freinage, parmi
les suivants :
SYSTÈME DE CONTRÔLE
PAR FORCE CENTRIFUGE
On le retrouve, par exemple, dans les éoliennes
de Vergnet ou celles d'Électro Vent. Lorsque la
vitesse augmente, deux masses tendent à s'écarter du centre
et orientent des freins aérodynamiques qui ralentissent considérablement
la rotation. Un tel dispositif doit néanmoins être bien
calibré pour être efficace et devrait sans doute se limiter
à des usages dans des régions (ou à des saisons)
tempérées/chaudes.
RÉGULATION
ET FREINAGE PAR GOUVERNAIL ARTICULÉ
À partir d'un certain niveau de
vent, jugé excessif pour la sécurité mécanique
de l'éolienne, le gouvernail se replie progressivement et automatiquement
en travers de l'axe du vent. Non seulement il freine l'écoulement,
ralentissant la vitesse, mais il détourne l'éolienne de
la perpendiculaire au vent. Celle-ci devient alors de moins en moins
efficace et sa vitesse ne peut augmenter même si le vent force.
RÉGULATION ET FREINAGE PAR BASCULEMENT
DE L'ÉOLIENNE SUR LE DOS
Variante du précédent puisqu'il
consiste à sortir le rotor du lit du vent. Plus le vent force
sur le rotor, plus il comprime un ressort qui tenait la tête de
l'éolienne verticale. Par très grands vents, la nacelle
se couche. Ce mécanisme n'est possible que sur de petites éoliennes
et il crée, comme l'autre, des efforts irréguliers sur
les pales.
RÉGULATION AÉRODYNAMIQUE
SUR LES PALES
Le pas variable permet de mettre les pales
en drapeau, ce qui arrête l'éolienne et la protège
des grands vents. Le pas fixe utilise l'effet Stall pour empêcher
la pale d'accélérer, ce qui revient à agir comme
un frein. Enfin on peut installer des « flaps »
ou aérofreins sur les pales qui sont des volets ouvrant automatiquement
si quelque chose ne va pas (vitesse excessive, problème décelé
sur l'éolienne).

ARRÊT PAR FREIN À DISQUE
AUTOMATIQUE
Un détecteur de vitesse déclenche,
à un certain seuil prédéterminé, un mécanisme
automatique d'arrêt complet de l'éolienne. Il ne s'agit
plus d'un système de ralentissement, mais bien d'un stoppage
complet. Lorsque le vent baisse d'intensité, le frein est relâché
et l'éolienne est de nouveau libérée. Ces arrêts
peuvent aussi être déclenchés lorsque l'automate
détecte un problème de réseau.
Les
éoliennes à pas fixe et régulation Stall comportent
souvent deux freins à disque…par sécurité.
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Le
générateur
C'est
un alternateur. Les plus simples et robustes sont des générateurs
à induction, mais il faut alors contrôler leur excitation
par des condensateurs ou les relier au réseau, ce qui n'est pas
facile. On doit essayer de stabiliser la vitesse de ces moteurs asynchrones
près de leur puissance nominale (vers 1 800 tours) pour avoir
en bout de ligne une fréquence et une tension régulières.
Voilà pourquoi certains fabricants installent 2 génératrices,
l'une exploitant les basses vitesses de vent, l'autre pour les hautes
vitesses.
On
peut utiliser une génératrice autoexcitée : un
moteur synchrone à aimants permanents. Plus facile à gérer,
ce type d'alternateur est plus cher et comporte de nombreuses pièces
mécaniques.
Enfin, l'avenir pourrait bien se situer
dans les génératrices à basse vitesse car elles
suppriment tout recours à un multiplicateur. La nouvelle
génératrice discoïde de Jeumont Industrie est
une innovation majeure car elle réduit la taille, normalement
imposante, de ces alternateurs multipôles. Toutefois, le courant
produit doit passer par un onduleur de grande puissance. Il s'agit là
aussi d'une technologie de pointe.
Ces équipements peuvent nécessiter
un système de refroidissement liquide, ce qui leur permet d'avoir
une taille plus réduite.
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Le
mât ou tour
Pour
les petites éoliennes, la solution la moins coûteuse est
un tuyau en sections qui se trouve amplement haubané. La dimension
du tuyau d'acier est surtout fonction du poids de l'éolienne,
car ce sont les haubans qui assurent la stabilité de l'ensemble.
Plus il y a de haubans et de structure porteuse, plus le bruit est élevé
dans les grands vents.
Les
tours en treillis sont les moins chères, mais souvent mal acceptées.
Attention aux enfants qui ont tendance à y grimper.
L'autre
alternative est une
tour autoportante, tubulaire et conique. Aucun hauban n'est alors
nécessaire, c'est beaucoup plus élégant, mais le
prix d'une telle tour peut atteindre trois ou quatre fois celui d'un
pylône haubané. La solidité de la fondation deviendra
un élément important. C'est la solution pour les grandes
éoliennes.
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La
fondation
Avec
ses 400 tonnes de ciment et de fer d'armature, c'est un élément
important d'une grande éolienne. La forme est ronde ou carrée
mais peut aussi être en étoile pour réduire l'usage
du ciment.
La mise à la terre doit être
très bien faite. Dans certains parcs d'éoliennes on les
relie toutes par des câbles de masse souterrains.
Le transformateur est situé dans
le pied de tour ou juste à côté.
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Durée
de vie et entretien
Une éolienne moderne
peut produire de l'énergie pendant 25 ans. Il est possible que son générateur
et son rotor aient à être remplacés une fois durant cette période.
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Les
capacités d'adaptation des turbines éoliennes aux conditions climatiques
arctiques ou montagneuses ne sont pas suffisantes, malgré les prétentions
de certains fabricants. De multiples problèmes doivent encore être solutionnés :
-
- dégivrage
des pales ;
- fiabilité
des anémomètres par temps froid ou de glace et de neige ;
- réchauffage
de certains composants ou fluides.
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Voici
l'histoire d'une ancêtre qui vous permettra de comprendre. Sur
le bord du Saint-Laurent, au Canada, la petite ville de Cap-Chat possède
l'une des plus grandes éoliennes jamais construite. Avec ses
110 mètres de haut, cette gigantesque éolienne se dresse
comme un édifice de 30 étages. Ses pales ressemblent
à celles d'un hélicoptère, mais fixées aux
deux extrémités. Il s'agit d'une éolienne à
axe vertical, de type Darrieus. Ce principe omnidirectionnel a l'avantage
de capter les vents d'où qu'ils viennent, sans nécessiter
de mécanisme d'orientation. Des haubans de très fort calibre
la retiennent par le sommet. L'éolienne est si lourde qu'il faut
un moteur électrique pour lancer sa rotation. Même des
vents forts ne suffisent pas à la faire démarrer ! Sa
puissance de 4 MW est énorme, et elle peut alimenter jusqu'à
800 maisons . Le générateur est à la base de l'éolienne.
C'est le gros avantage de ce type de machine et c'est ce qui a rendu
possible la conception d'un tel monstre. À titre de comparaison,
les plus grandes éoliennes modernes à axe vertical ne
dépassent guère 2 MW, notamment parce qu'il faut hisser
une nacelle d'un poids considérable à une très
grande hauteur. Or, ici, « les moteurs sont par terre ».
Construite
en 1983 dans le cadre d'un vaste projet de recherche et développement,
immobilisée en 1992 à la suite d'un coup de vent imprévisible,
le roulement à bille de sa base est maintenant détérioré,
probablement par les vibrations de l'axe et le poids énorme qui
repose sur lui. L'éolienne reste le symbole du développement
de cette nouvelle forme d'énergie au Québec, et Cap-Chat,
la capitale de l'énergie éolienne dans cette partie du
Canada. De nombreux visiteurs se présentent chaque année
au centre d'interprétation où l'on diffuse de l'information
technique sur les éoliennes.
Avec la faillite du dernier fabricant,
Flowind (USA), les éoliennes à axe vertical ne sont pratiquement
plus fabriquées aujourd'hui, mais elles feront encore rêver
longtemps les ingénieurs car leur simplicité est attrayante.
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