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Principes généraux

Les forces du vent appliquées sur un moulin à ventLa très belle nacelle du fabricant allemand Dewind

La puissance extraite du vent varie avec le cube de sa vitesse

  • La vitesse des vents est variable, mais les exigences du réseau électrique imposent une stabilité du courant produit : voilà qui pose de grands défis aux concepteurs d'éoliennes.
  • De fréquentes turbulences des vents créent des variations brutales et importantes des forces exercées sur les pales.
  • La difficulté à prévoir des coups de vent oblige les fabricants à surdimensionner les structures.
  • La foudre, la salinité et l'humidité de l'air, les vents de sable, le verglas, les grands froids ou les grosses chaleurs constituent des menaces supplémentaires à la fiabilité des éoliennes.
  • Le branchement au réseau est toujours une opération délicate car les grands distributeurs nationaux exigent qu'on ne perturbe pas la qualité de leur réseau. La régulation (synchronisme, puissance) et la protection du réseau nécessitent des équipements coûteux.
  • On pourrait penser que l'éolien est tout à fait indiqué pour les régions isolées, alimentées seulement avec des centrales diesel. Malheureusement, la technologie pour réguler le couplage éolien-diesel est chère et insuffisamment fiable.

Une grande éolienne, de type 750 kW démarre avec des vitesses de vent de l'ordre de 3 à 4 m/s et doit être arrêtée, par sécurité, lorsque le vent atteint 25 m/s (95 km/h).

Parce qu'elle est aléatoire, l'énergie éolienne est toujours complémentaire. Son stockage est à peu près impossible, sauf pour les toutes petites puissances. La nouvelle technologie des piles à combustibles ouvre de nouvelles perspectives. Le mieux que l'on puisse faire est d'utiliser l'électricité produite quand elle arrive. Mais dans certains pays, il y a heureusement correspondance entre la saison des vents et celle où la consommation est plus forte.

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Le moyeu de la nacelle du fabricant allemand / américain TackeLe moyeu

Il supporte les pales. Lorsqu'elles sont à pas variable, il comporte un mécanisme complexe pour faire varier l'angle d'attaque simultanément. En réalité, les fabricants peuvent également devoir ajuster l'angle des pales fixes, aussi on prévoit toujours une façon de corriger l'installation des pales.

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Le rotor et ses pales

Rotor avant son érection - Fabricant Zond (USA)Composante cruciale de l'éolienne. Il existe très peu de fabricants dans le monde capables de construire ces pales qui sont maintenant en fibre de verre et en fibre de carbone. Elles sont tellement longues (30 à 40 mètres) qu'il faut des convois exceptionnels pour transporter ces ailes géantes. Le nombre de pales est plutôt fonction de l'apparence visuelle : on préfère les tripales. Mais une éolienne monopale est tout à fait performante.

Un rotor de Vestas en montageLes rotors multipales procurent un couple élevé au démarrage mais sont peu efficaces par vent forts.

Les différents roulements du pas variable des pales et de la nacelle - ROLLIX, FranceLe pas variable est le système le plus efficace car il permet une régulation constante et presque parfaite de la rotation du générateur en bout de ligne. Mais c'est un dispositif complexe, qui exige davantage d'entretien.

Fabrication des pales en matériaux composites chez ATV (France)On préfère donc souvent ne pas avoir à modifier l'angle des pales, quitte à perdre un peu en efficacité, au démarrage et dans les grandes vitesses de vent. La conception de ces pales est très particulière car elles doivent « décrocher » quand le vent atteint une certaine vitesse. C'est l'« effet Stall ». Grâce à sa forme, la pale ne peut plus accélérer même si le vent augmente.

Nacelle Bonus de 150 kWContrairement à une première impression souvent répandue, une pale s'use dans le vent à cause du frottement avec les particules de poussière, de sable ou de glace. Il est rare que la durée de vie d'un jeu de pales dépasse une quinzaine d'années pour une éolienne régulièrement en fonction. Mais ceci varie évidemment avec la hauteur de l'éolienne et son environnement.

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Nacelle BonusL'arbre

Pièce imposante car elle subit des efforts élevés. Entre le rotor et la boîte de vitesse, c'est l'arbre lent. L'arbre rapide rejoint le multiplicateur à la génératrice. Pour les éoliennes sans engrenage, il n'y a qu'un arbre unique.

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La nacelle 600 kW de Tacke / ZondLe châssis et la coquille de la nacelle

Véritable salle des machines perchée en hauteur. Elle renferme tous les instruments qui permettent à l'éolienne de fonctionner automatiquement. Sur les grandes éoliennes, la nacelle est trop lourde pour être orientée dans le vent par une dérive. C'est donc l'automate qui ordonne à un servomoteur de modifier la direction de la nacelle en fonction de l'indication du vent reçue de l'anémomètre situé sur le toit de l'éolienne.

Nacelle de l'éolienne 750 kW et 1000 kW de Nordex

 

 

 

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La boîte de vitesse ou multiplicateur

Un mal nécessaire car beaucoup voudraient l'éliminer. C'est qu'il s'agit d'une composante lourde et coûteuse. Elle permet toutefois d'avoir un rotor tournant lentement (30 à 40 tours/min) et de se coupler à un générateur de série, donc peu cher, qui tourne lui 40 à 50 fois plus vite ! Dans les pays froids on doit réchauffer ces grosses boîtes d'engrenages.

Dans les grandes éoliennes, deux fabricants seulement , l'allemand Enercon et le français Jeumont Industrie, réalisent des turbines « à attaque directe », c'est-à-dire que le rotor entraîne directement une génératrice spéciale. La taille de cet alternateur est énorme.

La plupart des petites éoliennes de moins de 15 kW n'ont pas de boîte de vitesse.

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Freinage et sécurité

C'est un élément essentiel de la survie d'une éolienne. La plupart des accidents sont venus d'un sous-freinage de ces machines. On cherche donc à installer sur une éolienne au moins deux systèmes de freinage, parmi les suivants :

SYSTÈME DE CONTRÔLE PAR FORCE CENTRIFUGE

On le retrouve, par exemple, dans les éoliennes de Vergnet ou celles d'Électro Vent. Lorsque la vitesse augmente, deux masses tendent à s'écarter du centre et orientent des freins aérodynamiques qui ralentissent considérablement la rotation. Un tel dispositif doit néanmoins être bien calibré pour être efficace et devrait sans doute se limiter à des usages dans des régions (ou à des saisons) tempérées/chaudes.

RÉGULATION ET FREINAGE PAR GOUVERNAIL ARTICULÉ

À partir d'un certain niveau de vent, jugé excessif pour la sécurité mécanique de l'éolienne, le gouvernail se replie progressivement et automatiquement en travers de l'axe du vent. Non seulement il freine l'écoulement, ralentissant la vitesse, mais il détourne l'éolienne de la perpendiculaire au vent. Celle-ci devient alors de moins en moins efficace et sa vitesse ne peut augmenter même si le vent force.

RÉGULATION ET FREINAGE PAR BASCULEMENT DE L'ÉOLIENNE SUR LE DOS

Variante du précédent puisqu'il consiste à sortir le rotor du lit du vent. Plus le vent force sur le rotor, plus il comprime un ressort qui tenait la tête de l'éolienne verticale. Par très grands vents, la nacelle se couche. Ce mécanisme n'est possible que sur de petites éoliennes et il crée, comme l'autre, des efforts irréguliers sur les pales.

RÉGULATION AÉRODYNAMIQUE SUR LES PALES

Le pas variable permet de mettre les pales en drapeau, ce qui arrête l'éolienne et la protège des grands vents. Le pas fixe utilise l'effet Stall pour empêcher la pale d'accélérer, ce qui revient à agir comme un frein. Enfin on peut installer des « flaps » ou aérofreins sur les pales qui sont des volets ouvrant automatiquement si quelque chose ne va pas (vitesse excessive, problème décelé sur l'éolienne).

Frein à disque dans une nacelle (arbre rapide)

ARRÊT PAR FREIN À DISQUE AUTOMATIQUE

Un détecteur de vitesse déclenche, à un certain seuil prédéterminé, un mécanisme automatique d'arrêt complet de l'éolienne. Il ne s'agit plus d'un système de ralentissement, mais bien d'un stoppage complet. Lorsque le vent baisse d'intensité, le frein est relâché et l'éolienne est de nouveau libérée. Ces arrêts peuvent aussi être déclenchés lorsque l'automate détecte un problème de réseau.

Position des freins (en rouge) dans une nacelle d'éolienne - Source : SIME, FranceLes éoliennes à pas fixe et régulation Stall comportent souvent deux freins à disque…par sécurité.

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Le générateur

Générateur à induction conventionnelle dans les éoliennes à multiplicateur - Ici , un Leroy SomerC'est un alternateur. Les plus simples et robustes sont des générateurs à induction, mais il faut alors contrôler leur excitation par des condensateurs ou les relier au réseau, ce qui n'est pas facile. On doit essayer de stabiliser la vitesse de ces moteurs asynchrones près de leur puissance nominale (vers 1 800 tours) pour avoir en bout de ligne une fréquence et une tension régulières. Voilà pourquoi certains fabricants installent 2 génératrices, l'une exploitant les basses vitesses de vent, l'autre pour les hautes vitesses.

Éolienne conventionnelle avec multiplicateur et, en dessous, éolienne sans multiplicateurOn peut utiliser une génératrice autoexcitée : un moteur synchrone à aimants permanents. Plus facile à gérer, ce type d'alternateur est plus cher et comporte de nombreuses pièces mécaniques.

Enfin, l'avenir pourrait bien se situer dans les génératrices à basse vitesse car elles suppriment tout recours à un multiplicateur. La nouvelle génératrice discoïde de Jeumont Industrie est une innovation majeure car elle réduit la taille, normalement imposante, de ces alternateurs multipôles. Toutefois, le courant produit doit passer par un onduleur de grande puissance. Il s'agit là aussi d'une technologie de pointe.

Ces équipements peuvent nécessiter un système de refroidissement liquide, ce qui leur permet d'avoir une taille plus réduite.

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Le mât ou tour

Anciennes tours en treillisPour les petites éoliennes, la solution la moins coûteuse est un tuyau en sections qui se trouve amplement haubané. La dimension du tuyau d'acier est surtout fonction du poids de l'éolienne, car ce sont les haubans qui assurent la stabilité de l'ensemble. Plus il y a de haubans et de structure porteuse, plus le bruit est élevé dans les grands vents.

Montage de 2 sections de tourLes tours en treillis sont les moins chères, mais souvent mal acceptées. Attention aux enfants qui ont tendance à y grimper.

L'autre alternative est une tour autoportante, tubulaire et conique. Aucun hauban n'est alors nécessaire, c'est beaucoup plus élégant, mais le prix d'une telle tour peut atteindre trois ou quatre fois celui d'un pylône haubané. La solidité de la fondation deviendra un élément important. C'est la solution pour les grandes éoliennes.

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La fondation

Fondation en béton à double anneauAvec ses 400 tonnes de ciment et de fer d'armature, c'est un élément important d'une grande éolienne. La forme est ronde ou carrée mais peut aussi être en étoile pour réduire l'usage du ciment.

La mise à la terre doit être très bien faite. Dans certains parcs d'éoliennes on les relie toutes par des câbles de masse souterrains.

Le transformateur est situé dans le pied de tour ou juste à côté.

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Entretien sur une éolienne VERGNET d'une plateforme de forage (reproduction de WindPower Monthly)Durée de vie et entretien

Une éolienne moderne peut produire de l'énergie pendant 25 ans. Il est possible que son générateur et son rotor aient à être remplacés une fois durant cette période.

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Conditions particulières aux climats froids

Pales chargées de glaceLes capacités d'adaptation des turbines éoliennes aux conditions climatiques arctiques ou montagneuses ne sont pas suffisantes, malgré les prétentions de certains fabricants. De multiples problèmes doivent encore être solutionnés :Un anémomètre chargé de glace et pratiquement paralysé

  •  
  • dégivrage des pales ;
  • fiabilité des anémomètres par temps froid ou de glace et de neige ;
  • réchauffage de certains composants ou fluides.

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Où en sont les éoliennes à axe vertical ?

Éolienne à axe vertical de type Darrieus (ne sont plus fabriquées désormais)Voici l'histoire d'une ancêtre qui vous permettra de comprendre. Sur le bord du Saint-Laurent, au Canada, la petite ville de Cap-Chat possède l'une des plus grandes éoliennes jamais construite. Avec ses 110 mètres de haut, cette gigantesque éolienne se dresse comme un édifice de 30 étages. Ses pales ressemblent à celles d'un hélicoptère, mais fixées aux deux extrémités. Il s'agit d'une éolienne à axe vertical, de type Darrieus. Ce principe omnidirectionnel a l'avantage de capter les vents d'où qu'ils viennent, sans nécessiter de mécanisme d'orientation. Des haubans de très fort calibre la retiennent par le sommet. L'éolienne est si lourde qu'il faut un moteur électrique pour lancer sa rotation. Même des vents forts ne suffisent pas à la faire démarrer ! Sa puissance de 4 MW est énorme, et elle peut alimenter jusqu'à 800 maisons . Le générateur est à la base de l'éolienne. C'est le gros avantage de ce type de machine et c'est ce qui a rendu possible la conception d'un tel monstre. À titre de comparaison, les plus grandes éoliennes modernes à axe vertical ne dépassent guère 2 MW, notamment parce qu'il faut hisser une nacelle d'un poids considérable à une très grande hauteur. Or, ici, « les moteurs sont par terre ».

Autre configuration de rotor vertical DarrieusConstruite en 1983 dans le cadre d'un vaste projet de recherche et développement, immobilisée en 1992 à la suite d'un coup de vent imprévisible, le roulement à bille de sa base est maintenant détérioré, probablement par les vibrations de l'axe et le poids énorme qui repose sur lui. L'éolienne reste le symbole du développement de cette nouvelle forme d'énergie au Québec, et Cap-Chat, la capitale de l'énergie éolienne dans cette partie du Canada. De nombreux visiteurs se présentent chaque année au centre d'interprétation où l'on diffuse de l'information technique sur les éoliennes.

Avec la faillite du dernier fabricant, Flowind (USA), les éoliennes à axe vertical ne sont pratiquement plus fabriquées aujourd'hui, mais elles feront encore rêver longtemps les ingénieurs car leur simplicité est attrayante.

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