La RAF

La préhistoire : le Royal Flying Corps

L'ancêtre de la RAF, le Royal Flying Corps (RFC), naquit en avril 1912. Le même mois, le RFC absorba en son sein le Air Battalion of The Royal Engineers, qui comportait l'aile militaire, l'aile navale et l'école centrale de pilotage. Dès 1914, le RFC comportait six Squadrons. Pendant la Première Guerre mondiale, le RFC prit une ampleur considérable et se développa suivant quatre axes principaux : la reconnaissance aérienne, la contre-offensive et l'offensive, les attaques aériennes contre les installations ennemies, les attaques sur les lignes de communication et les batailles aériennes. Le RFC se battit au-dessus de la France sous le commandement du Major Henderson, puis du Major Trenchard. Il participa également activement à la défense contre les Zeppelins, et aux combats du front de l'ouest, du front italien, de l'Adriatique, de la mer Egée, en Macédoine, en Mésopotamie, en Palestine, en Arabie, et en Afrique de l'est et du sud-ouest.

La naissance de la Royal Air Force

C'est le 1er avril 1918 que la Royal Air Force fut créée. A la fin de la Première Guerre mondiale, elle comptait 30.000 officiers, plus de 22.000 appareils, 401 terrains aériens en Angleterre et 274 à l'étranger. La Première Guerre Mondiale eut pour résultat la concentration de tous les efforts de recherche à des fins militaires. Les ingénieurs travaillèrent sur deux axes : le biplan biplace et les petits monoplaces plus rapides. Parmi les appareils les plus connus, citons, pour les chasseurs, le Sopwith Camel, le SE25a, le Sopwith Dolphin, le Biplace Bristol F2b. Pour les bombardiers : le De Havilland 4 et 9, le Handley Page (biplaces) et le FE2b. L'effort de guerre ayant affaibli les budgets et les forces humaines, la RAF dut se contenter pendant une longue période des appareils conçus en temps de guerre : le Bristol F2B, le DH9A, le Vickers V et le Sopwith Snipe. En 1936, la RAF fut réorganisée en plusieurs unités dont on allait beaucoup parler pendant la Deuxième Guerre mondiale : Bomber Command, Fighter Command, Coastal Command, Training Command, Maintainance Command, Balloon Command, Reserve Command et Ferry Command.

Le célèbre Women's Auxiliary Air Force fut constituée en juin 1939, et placé sous le commandement de Miss Forbes.

Le réarmement voit émerger de nouveaux concepts, comme le monoplan métallique bimoteur. Les bombardiers monoplaces bimoteurs sont adoptés par les Squadrons dès la fin des années 30. Parmi eux, citons le Hampden, le Blenheim, le Whitley et le Wellington). Les appareils à cockpit découverts sont remplacés par les Hurricane (ci-dessous) et les Spitfire.

La Deuxième Guerre Mondiale

Septembre 1939 : les Allemands envahissent la Pologne. La guerre est déclarée le 3 septembre. Peu de temps après, des unités opérationnelles de la RAF sont appelées en France. A cette époque, l'équipement de la RAF est encore à un stade transitoire : c'est un mélange de biplans et de monoplans. Il faudra attendre deux ans pour que de nouveaux appareils entrent en service, dont le plus caractéristique est sans doute le bombardier DH Mosquito, construit entièrement en bois. La défense de l'Angleterre est un élément majeur de la mission de la RAF. Le premier raid allemand a lieu le 16 octobre 1939, visant le Firth of Forth, en Ecosse. C'est près de Dalkeith, toujours en Ecosse, qu'est abattu le premier He.111 allemand. Les premiers engagements sont très meurtriers. La RAF forme à la hâte de nouveaux Squadrons, avec des soldats en provenance d'Australie, du Canada, d'Inde, de Nouvelle Zélande, de Rhodésie et d'Afrique du sud. Elle incorpore également certains survivants des forces aériennes tchèque, belge, hollandaise, française, norvégienne et polonaise dans son Ordre de Bataille, aux côtés des Squadrons "Eagles", composés de pilotes américains volontaires.

La Bataille de France s'engage le 10 mai 1940. Après la chute de la France, les derniers escadrons quittent le sol français le 17 juin 1940.

La Bataille d'Angleterre a déjà commencé. Le RAF Regiment est constitué en 1942. Dès lors, la RAF se concentre sur le support aérien des troupes terrestres et des acheminements, le bombardement sur le continent, les attaques de vaisseaux et de sous-marins, le ravitaillement aérien et le déploiement mondial. La Deuxième Guerre Mondiale voit le développement d'avancées techniques majeures, telles l'exploitation intensive du radar et l'essor du moteur à réaction. En 1944, les recherches aboutissent à la sortie d'un nouvel appareil qui allait révolutionner la RAF : le Gloster Meteor. A la fin de la guerre, la RAF comptait 1.115.523 hommes et 27.443 appareils.

L'après-guerre et la guerre froide

A la fin de la guerre, la RAF mit en place le Berlin Airlift, destiné à approvisionner la ville dont l'accès était interdit aux forces alliées. Pendant la guerre froide, la RAF connut une réorganisation en profondeur. Le Fighter Command et le Bomber Command, bientôt rejoints par le Coastal Command, furent réunis en une seule force : le Strike Command. Mission : contrer la menace du Bloc communiste.

Il faudra attendre 1951 pour que les premiers bombardiers à réaction Canberra entrent en service. Les Gloster Meteor sont rejoints par les DH Vampires. Outre-mer, les Squadrons continuent à utiliser de vieux appareils comme le Brigand et le DH Hornet. A partir de 1955, une nouvelle ère commence avec le Valiant, le Victor et le Vulcan à aile delta. Ces trois bombardiers atomiques allaient dominer les forces de désarmement anglaises jusqu'en 1969. Côté chasseurs, citons le formidable Hawker Hunter, puis l'intercepteur Gloster Javelin. En 1961 arrive le premier véritable supersonique, le suberbe Lightning. A la fin des années 60, la RAF reçoit des Phantoms américains ainsi que des Harrier VTOL. A partir de 1975, les Phantoms commencent à remplacer les Lightning. Plus tard, ce sera le Jaguar Sepecat franco-anglais qui succédera aux Phantoms.

Les coûts de développement sont devenus tels que les appareils doivent être capables de remplir de multiples missions. Le MRCA Tornado, par exemple, remplacera tous les appareils spécialisés dans l'interception, la frappe terrestre, la reconnaissance et la frappe maritime.

Pendant cette période, la RAF intervient à plusieurs reprises en Malaisie (1948-1954), en Corée (1950-1953), au Kenya (1950-1956), en Iran (1951), à Chypre (1955), au Koweit (1961), à Borneo (1962), à Aden (1963-1967) et aux Malouines (1982). En 1988, la RAF comptait 93.300 hommes et 1.459 appareils.

La paix ?

En 1990, le gouvernement anglais imposa une importante réduction budgétaire qui eut pour résultat une baisse considérable du personnel. Peu de temps après, l'Irak envahissait le Koweit et la RAF entrait à nouveau en action. Elle intervint également en Yougoslavie en 1995/1996, dans le cadre de l'OTAN. Elle a aussi participé à de nombreuses opérations humanitaires.

La Luftwaffe 

La reconstruction de l'armée de l'air après la défaite

Lorsqu'est signé en novembre 1918 l'Armistice qui met fin à la Première Guerre Mondiale, la puissance de l'armée et de l'aviation allemandes est encore considérable. Le traité de Versailles, signé le 28 juin 1919, organisera un démantèlement total de la puissance militaire ennemie. Ce traité comporte notamment des clauses mettant fin à l'existence d'une aviation militaire en Allemagne. La totalité du matériel aéronautique devant même être livré aux puissances alliées. Il reste encore quelque 20.000 appareils militaires dont 2.400 bombardiers, chasseurs et avions de reconnaissance. Quinze mille d'entre eux et au moins 27.000 moteurs d'avion seront ainsi "distribués".

Lacune du traité, celui-ci n'interdit pas la fabrication d'appareils civils, probablement parce qu'à cette époque, l'aviation civile allemande est pratiquement inexistante. C'est l'occasion pour les vaincus de se lancer dans une expansion qui aboutira un jour à la création de la Luftwaffe.

Création de la Lufthansa

Sous des couverts pacifiques, de nombreux aéro-clubs et des écoles de pilotage verront le jour. Il n'y aura plus d'obstacles pour le développement et la formation d'équipages. Au début de 1920, on verra la création par le Professeur Hugo Junkers d'une société de construction aéronautique, puis en 1922, c'est au tour de Ernst Heinkel de créer son entreprise sur la Baltique, puis de Claudius Dornier qui lui-même succédera à l'ancienne Zeppelin-Werke Lindau à Friedrichshafen. En 1924, Heinrich Focke et Georg Wulf vont fonder à la Focke-Wulf Flugzeugbau à Brême. Enfin, Willy Messerschmitt, à son tour, assumera la direction d'une société de construction aéronautique. Comble d'habileté et volonté de remettre sur pieds une aviation militaire en Allemagne, le chef de la division aéronautique civile au Ministère des transports est tout simplement le Capitaine Brandenburg, de l'ancienne force de l'air. Ce qui provoque en fait une dépendance militaire clandestine de l'aviation civile. En 1916, la Deutsche Lufthansa voit le jour, engendrant par là-même la construction de grands aérodromes et l'amélioration du matériel et des instruments de vol, au point qu'elle deviendra, dans les années qui suivent, la compagnie aérienne la plus efficace en Europe.

L'avènement du IIIe Reich

La crise économique mondiale des années 30 va permettre à Hitler et à son parti nazi d'accéder au pouvoir, occasionnant ainsi de nombreux bouleversements. En 1934, le service militaire obligatoire est ainsi rétabli et le Ministre de la défense prend tout simplement le nom de Ministre de la guerre, ce qui sous-entend que l'on s'achemine vers une crise à court terme. Hitler devient le chef incontesté de l'Allemagne, à la mort de Hindenburg en 1934, même si ce n'est qu'en 1938 qu'il s'arroge réellement titre et pouvoir de commandant suprême. Hermann Goering, qui a soutenu Hitler pendant toute sa carrière, devient Ministre de l'air. Dès 1934, des appareils véritablement militaires comme le biplan de combat Heinkel He 51, équipé de deux mitrailleuses de 7,9 mm avec une vitesse de 338 km/h maximum, voient le jour. Le trimoteur Junker Ju 52, à l'origine avion de transport, devient lui aussi bombardier en attendant que le He 111 et le Ju 86 soient mis en fabrication. En mars 1935, l'existence de la Luftwaffe est enfin proclamée, et Goering devient le commandant en chef de cette nouvelle armée aérienne, tandis qu'une Ecole supérieure de l'air est créée, ainsi que la Flak (force anti-aérienne). A ce moment, l'Armée de l'air allemande dispose de 1888 avions et de quelque 20.000 officiers et soldats. En 1935, la production atteint 200 avions par mois, puis dès le milieu de l'année, 300 verront le jour mensuellement. En mars 1936 sortent les chasseurs Bf 109 et Bf 110, ainsi que les bombardiers Ju 88, Do 17 et He 111 et les fameux Ju 87 (Stuka).

Parmi les hommes qui seront en vedette à cette époque, signalons Ernst Udet, un as de la guerre de 14-18 qui sera chargé de la direction du bureau technique au Ministère de l'Air.

La guerre d'Espagne

Lorsqu'éclate la Guerre civile espagnole en 1936, Hitler accorde d'autant plus volontiers de l'aide au Général Franco qu'il peut ainsi tester son matériel de guerre. Au départ, un petit détachement de quelques chasseurs He 51B et d'une vingtaine de Ju 52/3m de transport est envoyé en Espagne sous le nom de "Légion Condor".

(Alors qu'ils attaquent un groupe de Junkers Ju-52, deux pilotes de l'aviation républicaine doivent se défendre sans grand espoir contre un Messerschmitt Bf-109 D de la chasse nationaliste, beaucoup plus puissant et mieux armé que leur vieux Polikarpov I-16 (type 6) d'origine soviétique. dessin © F. Massie)

Ce n'est qu'en été 1937, lorsqu'elle recevra les premiers chasseurs Messerschmitt Bf 109B ainsi que des bombardiers Heinkel He 111 et Dornier Do 17, qu'elle passera réellement à l'attaque. Ces premiers combats seront l'occasion de créer des tactiques révolutionnaires en matière de formation et de stratégie.

Finis les vols en formation rangée, place à la "Rotte" (la paire), composée de deux avions volant à une distance suffisante pour se protéger mutuellement, ainsi qu'au "Schwarm" qui fera école.

Parallèlement à la Guerre civile espagnole, un conflit en Europe est évité de justesse par un accord conclu entre Chamberlain et Hitler à Munich en 1938. Mais les militaires allemands ne sont pas dupes, car ils savent qu'un conflit de grande envergure est inévitable. Ils profiteront de la période qui leur est donnée pour augmenter la production massive de matériel, au point qu'en été 1939, la Luftwaffe comporte quelque 3.750 appareils supérieurs techniquement à ceux qui pourraient leur être opposés dans le reste de l'Europe, à l'exception toutefois du fameux Supermarine Spitfire de la Royal Air Force. En mai 1939, le pacte d'acier rapprochant l'Allemagne de l'Italie est signé. Et lorsque Ribbentrop et Molotov signent un pacte de non agression entre l'Allemagne et l'Union soviétique, le sort de la Pologne en est jeté... Hitler ne pense pas que les Alliés entreront en guerre pour un petit pays, même s'ils ont promis dès mars 1939 d'intervenir en cas d'agression. Aux premières heures du 1er septembre 1939, les armées allemandes pénètrent en Pologne. Hitler ignore l'ultimatum de la Grande-Bretagne et de la France. Le 3 septembre à cinq heures de l'après-midi, les démocraties occidentales déclarent la guerre à l'Allemagne fasciste. (A suivre...)

Histoire de l'Armée de l'air française

Première partie de 1945 aux années 70

Nous vous proposons dans cette page de survoler ensemble quelques heures de l'histoire de l'Armée de l'air française. Nous avons vu que la Guerre de 14 avait donné ses lettres de noblesse à l'aviation militaire. La Seconde Guerre Mondiale confirma le rôle primordial d'une armée de l'air puissante à la pointe du progrès.

Lorsque cette dernière prend fin, l'armée de l'air française est pratiquement inexistante. Intégrée dans le système militaire allié, elle est totalement dépendante du matériel qui lui est confié par les grandes puissances. La nécessité d'une relance rapide de l'industrie aéronautique française est une évidence pour les dirigeants de l'époque.

Les appareils en service sont non seulement démodés et fatigués mais ils ne bénéficient pas encore des dernières technologies en matière de propulsion comme le moteur à réaction.

La première étape de cette reconstruction passa par une phase de remise en route des industries spécialisées qui pour la plupart travaillèrent pour les Allemands pendant la guerre. Parallèlement, un investissement énorme est pris sur le budget de l'Etat pour permettre aux ingénieurs de se remettre sérieusement au travail. De nombreux prototypes verront le jour. Pendant ce temps, l'armée de l'air qui se doit d'être compétitive dans la course aux armements n'a d'autres moyens pour conserver un niveau acceptable que d'acheter aux Britanniques des Vampire qui seront, pour certains, montés dans l'hexagone. Sous le nom de Mistral, ces appareils voleront longtemps encore.

Les avions à réaction

Un homme va se lancer seul, avec ses propres deniers, dans la conception d'un appareil capable de répondre à la demande des militaires. Marcel Dassault va ainsi permettre à la France de produire son premier véritable chasseur à réaction. Le MD.450 Ouragan effectuera son premier vol en février 1949 et il fera l'objet d'une première commande de 150 exemplaires. Le premier appareil de série sortira des chaînes de production Marcel Dassault le 5 décembre 1951. Au milieu de l'année 1950, l'armée de l'air compte environ 67.000 hommes et elle dispose de 574 appareils de combats.

Parmi ces derniers, des F.84F Thunderstreak d'origine américaine à aile en flèche qui prendront part au premier conflit du Moyen-Orient (Opération de Suez) que vous pouvez retrouver dans le sommaire du site.

AU-1 Corsair en mission au-dessus de l'Indochine en 1954 (dessin © F. Massie)

Lorsque la Guerre d'Indochine éclate à son tour, des pilotes sont envoyés au front pour piloter dans un premier temps des Corsair, des Spitfire IX puis des Bell P-63C Kingcobra. On note aussi la présence de B-26 Invader et de Grumann F8F-1 Bearcat. Ces derniers seront très appréciés des pilotes pour leur robustesse et leur armement puissant. L'armée de l'air aura fort à faire pendant ce conflit. Notamment pour ravitailler et défendre les troupes encerclées dans un paysage hostile. Soixante-deux appareils seront ainsi perdus pendant le siège de la cuvette de Dien-Bien-Phu.

North Américan T-6 G en opération en Algérie (dessin © F. Massie)

Dès 1955, un nouvel avion est opérationnel dans les rangs de l'armée de l'air française. Le nouveau Mystère IVA fait rapidement son apparition au sein des escadrilles chargées de la défense du territoire. Autre avion qui connut son heure de gloire, le Vautour fut le premier bombardier français à franchir Mach-1.

La Bataille du Canal de Suez qui met aux prises Franco-Britanniques et Egyptiens donne l'occasion aux pilotes français de se faire la main, notamment avec l'attaque des terrains d'aviation ennemis. Ce conflit se terminera aussi soudainement qu'il a commencé avec la menace de représailles nucléaires du Kremlin à l'égard des belligérants. Les gouvernants français en tirent la leçon qui s'impose et décident d'orienter la recherche aéronautique vers un bombardier capable de transporter une arme nucléaire.

Il faudra attendre 1962 pour que le chef de l'Etat (Président le la République) devienne le chef suprême des armées et en juin de cette même année sera créé le commandement stratégique, relevant lui aussi du Président. Lorsque éclate la Guerre d'Algérie, la France mettra en oeuvre une force de quelque 656 avions et 122 hélicoptères qui auront fort à faire. Quatre-vingt-treize Douglas Skyraider seront ainsi cédés à la France (première livraison à partir de février 1960). Ces appareils particulièrement robustes feront aussi des prodiges plus tard au Vietnam. A la fin du conflit en 1962, les prototypes des Mirage III  et Mirage IV sont déjà très avancés. Le 14 janvier 1964, les Forces Aériennes Stratégiques sont officiellement créées et fin 1964 les premiers bombardiers tactiques Mirage IVA sont affectés à la nouvelle 91e escadre. Le progrès est en marche. De nombreuses versions du Mirage verront le jour. Parallèlement sera mis au point avec l'industrie aéronautique britannique le Jaguar, un chasseur d'appui tactique qui équipera les escadres à partir de 1973.

Les appareils français entre 1950 et 1974 : Ouragan, Mystère IV, Super Mystère, Vautour, Mirage III, Mirage IV, Jaguar